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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/259

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livre ii, épitre ii.

rons du regard le temple vide de poëtes Romains ; puis, si tu en as le temps, suis-nous et écoute de loin pourquoi et de quelle façon nous nous tressons des couronnes, combattant et rendant coup pour coup à l’ennemi, Samnites engagés en un long assaut aux premières lumières du repas. Je m’en vais, n’étant rien moins qu’Alcæus, à son compte. Et lui, qu’est-il, au mien ? Que serait-il, si ce n’est Callimachus ? S’il paraît demander plus, il devient Mimnermus, et il grandit par le surnom qu’il a choisi. Je supporte beaucoup afin de plaire à la race irritable des poëtes, tandis que, moi-même, j’écris et mendie les suffrages du peuple ; et je peux, ayant accompli ma tâche et recouvré l’esprit, fermer impunément mes oreilles aux lecteurs.

On se rit de ceux qui composent de mauvais vers ; mais eux se réjouissent de leurs œuvres et se respectent, et, volontiers, si tu te tais, ils se louent eux-mêmes, heureux de tout ce qu’ils ont écrit. Cependant, celui qui désirera faire un poëme selon les