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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/67

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livre i, satire ix.

natrice du Sabinum me prédit dans mon enfance en remuant son urne magique : « Ni le terrible poison, ni l’épée de l’ennemi, ni un point de côté, ni la toux, ni la goutte pesante ne feront périr celui-ci ; mais un bavard le tuera. Quand il sera plus grand, et s’il est sage, il évitera les bavards ! »

Nous étions arrivés au temple de Vesta ; le quart de la journée était passé, et, par hasard, mon homme devait repondre alors à une assignation, ou, à défaut, perdre son procès. — « Si tu m’aimes, dit-il, attends un instant ici. » — « Que je meure si je puis rester debout, ou si je connais rien au droit civil ; et d’ailleurs je vais en hâte où tu sais. » — « J’hésite, je ne sais que faire, dit-il. Dois-je te quitter ou renoncer à mon affaire ? » — « Quitte-moi, de grâce ! » — « Je n’en ferai rien. » Et le voilà qui marche devant moi. Comme il est dur de lutter contre le plus fort, je le suis. Il reprend : « Et Mæcenas, comment est-il avec toi ? Il voit peu de