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Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/75

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livre i, satire x.

d’un petit nombre de lecteurs. Voudrais-tu, insensé, que tes vers fussent dictés dans les dernières écoles ? Non moi. Il me suffit d’être applaudi par les chevaliers, comme le disait l’effrontée Arbuscula dans son mépris pour tous les autres qui la sifflaient. Irai-je m’émouvoir de Pantilius, cette punaise ? ou d’être déchiré dans mon absence par Démétrius ? ou de ce que dit l’imbécile Fannius, convive de Tigellius Hermogénès ? Que Plotius, Varius, Mæcenas, Virgilius, Valgius, l’excellent Octavius et Fuscus m’approuvent, que les deux Viscus me louent, et plût aux Dieux ! Je puis aussi te nommer, et sans désir ambitieux, Pollio ! et toi, Messala, et ton frère ; et vous, Bibulus et Servius, et toi avec eux, sincère Furnius. Puis, beaucoup d’autres, savants et mes amis, que je passe prudemment sous silence, que je voudrais voir sourire à mes vers tels qu’ils sont. Je serais attristé si je leur déplaisais, contre mon espérance.