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Page:Houde - Le manoir mystérieux, 1913.djvu/157

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MYSTÉRIEUX
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parc, Mme Hocquart se retourna et aperçut une lumière qui paraissait venir de la terrasse.

— Ils nous poursuivent, murmura-t-elle avec effroi.

Mais Louise, moins agitée, remarqua que la lumière était immobile, et elle rassura sa maîtresse en lui disant que cette lumière venait de l’appartement souterrain où le docteur étranger avait son laboratoire.

— Il est, ajouta-t-elle, du nombre de ceux qui veillent la nuit pour commettre l’iniquité. Quel malheur qu’un funeste hasard ait amené ici cet homme, qui, mêlant dans ses discours l’espérance des trésors de la terre à des idées de science surnaturelle, réunit tout ce qu’il faut pour séduire mon pauvre père ! Mais, de quel côté comptez-vous diriger vos pas ? sans doute vers la maison de M. votre père ?

— Non, Louise, je me rends seulement aux Trois-Rivières, où M. Hocquart doit se trouver à l’occasion de la visite de M. et de Mme de Beauharnais.

— Je prierai Dieu, madame, pour que vous y receviez bon accueil. Mais avez-vous oublié que M. l’intendant n’a donné des ordres si sévères vis-à-vis de vous que parce qu’il voulait tenir son mariage secret, et pouvez-vous croire que votre apparition soudaine lui serait agréable ?

— Ne cherche pas à combattre ma résolution, Louise ; je suis décidée à connaître mon sort des lèvres mêmes de mon mari, et rien ne m’empêchera de paraître aux Trois-Rivières. Si j’allais chez mon père, M. Hocquart ne me le pardonnerait peut-être pas. Je dois donc m’adresser d’abord à lui.

Louise finit par penser que, tout bien considéré, le devoir de sa maîtresse était d’aller expliquer à M. Hocquart les raisons qui lui avaient fait fuir la maison où il l’avait reléguée, Mais elle lui recommanda la plus grande