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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/179

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LES DEUX ÎLES.


Telles, quand une bombe ardente, meurtrière,
Décrit dans un ciel noir sa courbe incendiaire,
Se balance au-dessus des murs épouvantés,
Puis, comme un vautour chauve, à la serre cruelle,
Qui frappe en s’abattant la terre de son aile,
Tombe, et fouille à grand bruit le pavé des cités,

Longtemps après sa chute, on voit fumer encore
La bouche du mortier, large, noire et sonore,
D’où monta pour tomber le globe au vol pesant,
Et la place où la bombe, éclatée en mitrailles,
Mourut, en vomissant la mort de ses entrailles,
Et s’éteignit en embrasant !


Juillet 1825.