Aller au contenu

Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/728

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIX

SULTAN ACHMET.


Oh ! permets, charmante fille, que j’enveloppe mon cou avec tes bras.
Hafiz.


À Juana la grenadine,
Qui toujours chante et badine,
Sultan Achmet dit un jour :
— Je donnerais sans retour
Mon royaume pour Médine,
Médine pour ton amour.

— Fais-toi chrétien, roi sublime !
Car il est illégitime,
Le plaisir qu’on a cherché
Aux bras d’un turc débauché.
J’aurais peur de faire un crime.
C’est bien assez du péché.

— Par ces perles dont la chaîne
Rehausse, ô ma souveraine,
Ton cou blanc comme le lait,
Je ferai ce qui te plaît,
Si tu veux bien que je prenne
Ton collier pour chapelet.


20 octobre 1828.