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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome IX.djvu/403

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[notes personnelles[1].]
maires de paris.

Pache est au 31 mai ce que Pétion est au 10 août. Il donne l’impulsion, puis serre le frein.


La Terreur compromet la république et sauve la révolution. Moyen anarchique de gouvernement. Concentration d’effroi d’où sort la dictature.

Deux courants d’abord : la Terreur selon Danton, et la Terreur selon Robespierre.


Que fallait-il pour faire la Révolution ? Deux choses. Le génie et l’envie. Mirabeau fut le génie. Marat fut l’envie.


Camille Desmoulins est le premier qui ait dit le divin Marat (dès 1791).


Avant la révolution, depuis des siècles le catholicisme disait : c’est moi qui éclaire. Une fausse lumière nocturne vacillait aux mains du clergé et lui faisait voir partout des fantômes, fantômes de dogmes dans le ciel, fantômes de crimes sur la terre. De là les superstitions, les fanatismes, l’ignorance du peuple et les horreurs sans nombre : les vaudois, les albigeois, la Saint-Barthélemy, les bûchers de sorciers, les Cévennes, les dragonnades. Calas, Sirven, Labarre. Tout cela s’est retrouvé au dénouement. C’est avec la chandelle du prêtre qu’a été suiffée la guillotine du roi[2].


Michelet dit de Robespierre avec profondeur : — Il avait le cœur moins roi que prêtre.

Moi je dis : — Robespierre est le tyran, Bonaparte est le despote. La révolution, refaisant la France et l’Europe, se sert de deux sortes de glaives ; pour l’intérieur du

  1. Ces notes ne se rattachent à aucun des dossiers cités, ce sont des appréciations de Victor Hugo sur la Révolution. (Note de l’éditeur.)
  2. Au verso de l’enveloppe de lettre sur lequel on lit le fragment de cette variante :
    « Commencer le paragraphe ainsi :
    « Avant la révolution, depuis des siècles le catholicisme disait : c’est moi qui éclaire. Une fausse lumière nocturne, etc. »