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Page:Hugo - Actes et paroles - volume 7.djvu/153

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LA FÊTE DE BESANÇON.

Le maire, le préfet, les députés, les généraux, les universitaires, le premier président, Paul Meurice, montent sur l’estrade.

M. Oudet prononce, au milieu des applaudissements, un chaleureux discours, dont voici les principaux passages :

Le père de Victor Hugo revint de la campagne du Rhin chef de bataillon ; et, dans les premiers mois de 1801, il fut appelé en cette qualité au commandement du 4e bataillon de la 20e demi-brigade, alors en garnison à Besançon.

À cette époque, Jacques Delelée, aide de camp de Moreau, était rentré à Besançon, où il habitait avec sa jeune femme. Peu de nos contemporains ont connu le commandant Delelée, décédé en 1810, à l’armée de Portugal, à l’âge de quarante-neuf ans ; mais plusieurs de ceux qui m’entourent se souviennent de sa veuve, Mme Delelée, morte le 17 mars 1850, et d’un frère de celle-ci, le capitaine Dessirier, décédé en cette ville depuis quelques mois seulement. Si donc nous n’avons plus aujourd’hui les témoins des événements que nous allons raconter, du moins nous en tenons le récit de première main.

Delelée était l’ami du commandant Hugo, qui descendit chez lui et profita de celle hospitalité pendant deux ou trois mois, d’après l’affirmation que m’en donnait le capitaine Dessirier lui-même, peu de temps avant sa mort. Mais le commandant, ayant appelé près de lui sa femme et ses deux enfants, dut chercher en ville un appartement suffisant pour installer sa jeune famille. Et c’est ainsi qu’il vint à louer le premier étage d’une maison appartenant aux enfants Barratte, située sur la place du Capitole (ancienne place Saint-Quentin, 264). Cette maison, d’une certaine apparence extérieure, était d’ailleurs admirablement placée au point de vue de l’hygiène, dans le quartier le plus salubre de la ville, protégée contre les vents humides et malsains du sud-ouest par la montagne de la citadelle, et ayant sa façade largement aérée et tournée au soleil levant, comme la vigne du chansonnier.

Peu après, s’annonça un troisième enfant. Le père, ayant déjà deux garçons, désirait une fille. Garçon ou fille, on lui