III
LE BANQUET DE MARSEILLE
Victor Hugo, invité au banquet par lequel les démocrates de Marseille célèbrent le grand anniversaire de la République, et ne pouvant s’y rendre, a écrit la lettre suivante :
Vous m’avez adressé, en termes éloquents, un appel dont je suis profondément touché. C’est un regret pour moi de ne pouvoir m’y rendre. Je veux du moins me sentir parmi vous, et ce que je vous dirais, je vous l’écris.
L’heure où nous sommes sera une de celles qui caractériseront ce siècle.
En ce moment la monarchie fait à sa façon la preuve de la république. De tous les côtés, les rois font le mal ; la querelle des trônes et flagrante ; de pape à empereur, on s’excommunie ; de sultan à sultan, on s’assassine. Partout le cynisme de la victoire ; partout cette espèce d’ivrognerie