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Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 1.djvu/249

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figurines, cartouches avec inscriptions. Pax in bello, disait le phare d’Eddystone. Observons-le en passant, cette déclaration de paix ne désarmait pas toujours l’océan. Winstanley la répéta sur un phare qu’il construisit à ses frais dans un lieu farouche, devant Plymouth. La tour du phare achevée, il se mit dedans et la fit essayer par la tempête. La tempête vint et emporta le phare et Winstanley. Du reste ces bâtisses excessives donnaient de toutes parts prise à la bourrasque, comme ces généraux trop chamarrés qui dans la bataille attirent les coups. Outre les fantaisies de pierre, il y avait les fantaisies de fer, de cuivre, de bois ; les serrureries faisaient relief, les charpentes faisaient saillie. Partout, sur le profil du phare, débordaient, scellés au mur parmi les arabesques, des engins de toute espèce, utiles et inutiles, treuils, palans, poulies, contre-poids, échelles, grues de chargement, grappins de sauvetage. Sur le faîte, autour du foyer, de délicates serrureries ouvragées portaient de gros chandeliers de fer où l’on plantait des tronçons de câble noyés de résine, mèches brûlant opiniâtrement et qu’aucun vent n’éteignait. Et du haut en