Aller au contenu

Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

construction d’un sultan, l’aplatissement pris pour l’égalité, la bastonnade donnée par le sceptre, les multitudes nivelées par l’abaissement, ce travail turc fait en France, les lords l’ont empêché en Angleterre. Ils ont fait de l’aristocratie un mur, endiguant le roi d’un côté, abritant le peuple de l’autre. Ils rachètent leur arrogance envers le peuple par de l’insolence envers le roi. Simon, comte de Leicester, disait à Henri III : Roi, tu as menti. Les lords imposent à la couronne des servitudes ; ils froissent le roi à l’endroit sensible, à la vénerie. Tout lord, passant dans un parc royal, a le droit d’y tuer un daim. Chez le roi, le lord est chez lui. Le roi prévu la tour de Londres, avec son tarif, pas plus qu’un pair, douze livres sterling par semaine, on doit cela à la chambre des lords. Plus encore. Le roi découronné, on le lui doit. Les lords ont destitué Jean sans Terre, dégradé Édouard II, déposé Richard II, brisé Henri VI, et ont rendu Cromwell possible. Quel Louis XIV il y avait dans Charles Ier ! Grâce à