Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/175

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Personne sur nous ne marche.
Il suffit de oui, de non,
Pour rompre à nos ponts une arche,
À notre chaîne un chaînon.

Loin de vos palais infâmes
Pleins de gens aux vils discours,
La fierté pousse en nos âmes
Comme l’herbe dans nos cours.

Les vieillards ont des licences,
Seigneur, et ce sont nos mœurs
De rudoyer les puissances
Dans nos mauvaises humeurs.

Le Cid est, suivant l’usage
Droit, sévère et raisonneur.
Peut-être n’est-ce point sage ;
Mais c’est honnête, seigneur.

Pour avoir ce qu’il désire,
Le flatteur baise ton pied.
Nous disons ce qu’il faut, sire,
Et nous faisons ce qui sied.