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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/177

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D’où nait ton inquiétude ?
D’où vient que ton œil me suit
Épiant mon attitude
Comme un nuage de nuit ?

Craindrais-tu que je te prisse
Un matin dans mon manteau ?
Et que j’eusse le caprice
D’une ville ou d’un château ?

Roi, la chose qui m’importe
C’est de vivre exempt de fiel ;
Non de glisser sous ma porte
Ma main jusqu’à Peñafiel.

Roi, le Cid que l’âge gagne
S’aime mieux, en vérité,
Montagnard dans sa montagne
Que roi dans ta royauté.

Roi, le Cid qu’on amadoue,
Mais que nul n’intimida,
Ne t’a pas donné Cordoue
Pour te prendre Lérida.