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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/200

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Cette agitation d’ombres mystérieuses,
L’affreux balancement de ces spectres hagards,
Ces crânes sans cheveux, ces sourcils sans regards,
Ce grelottement sourd de ferrailles funèbres,
Chassent dans la nuée, à travers les ténèbres,
Les purs esprits de l’aube et de l’azur, venus
Pour s’abattre au milieu des vivants inconnus,
Pour faire leur moisson sublime dans la foule,
Dire au peuple le mot du siècle qui s’écoule,
Et leur jeter une âme et leur apporter Dieu ;
Et l’on voit, reprenant leur vol vers le ciel bleu,
La sainte vérité, la pensée immortelle,
L’amour, la liberté, le droit, heurtant de l’aile
Le Louvre et son beffroi, l’église et son portail,
Fuir, blancs oiseaux, devant le sombre épouvantail.