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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/306

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Alors l’aigle d’airain qu’il avait sur son casque,
Et qui, calme, immobile et sombre, l’observait,
Cria : Cieux étoilés, montagnes que revêt
L’innocente blancheur des neiges vénérables,
Ô fleuves, ô forêts, cèdres, sapins, érables,
Je vous prends à témoin que cet homme est méchant !
Et cela dit, ainsi qu’un piocheur fouille un champ,
Comme avec sa cognée un pâtre brise un chêne,
Il se mit à frapper à coups de bec Tiphaine ;
Il lui creva les yeux ; il lui broya les dents ;
Il lui pétrit le crâne en ses ongles ardents
Sous l’armet d’où le sang sortait comme d’un crible,
Le jeta mort à terre, et s’envola terrible.