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Page:Hugo Hernani 1889.djvu/26

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Doña Sol.

Votre oncle, est donc absent ?Oui, cette heure est à nous.

Hernani

Cette heure ! et voilà tout. Pour nous, plus rien qu’une heure
Après, qu’importe ? il faut qu’on oublie ou qu’on meure.
Ange ! une heure avec vous ! une heure, en vérité
À qui voudrait la vie, et puis l’éternité !

Doña Sol.

Hernani !

Hernani, amèrement.

Hernani !Que je suis heureux que le duc sorte !
Comme un larron qui tremble et qui force une porte,
Vite, j’entre, et vous vois, et dérobe au vieillard
Une heure de vos chants et de votre regard ;
Et je suis bien heureux, et sans doute on m’envie
De lui voler une heure, et lui me prend ma vie !

Doña Sol.

Calmez-vous.

Remettant le manteau a la duègne.

Calmez-vous.Josefa, fais sécher le manteau.

Josefa sort.
Elle s’assied et fait signe à Hernani de venir près d’elle.

Venez là.

Hernani, sans l’entendre.

Venez là.Donc le duc est absent du château ?

Doña Sol, souriant.

Comme vous êtes grand !

Hernani.

Comme vous êtes grand !Il est absent.

Doña Sol.

Comme vous êtes grand ! Il est absent.Chère âme.
Ne pensons plus au duc.