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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/14

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Préface.

l’Homme à son gré. Qu’on juge si nos Architectes modernes trouveront un terrain plus assuré sur lequel ils puissent bâtir; s’ils rencontreront les esprits mieux disposés à prêter à leurs édifices la réalité dont ils sont si visiblement destitués. Il n’y a donc plus qu’une ressource; & l’on s’y jette à corps perdu: c’est de prendre occasion des écarts & des excès de Dogmatisme, tant ancien que moderne, pour ramener les écarts & les excès de Pyrrhonisme; c’est de conclure, de l’ignorance ou nous sommes demeurés à certains égards, à l’ignorance universelle, des erreurs qu’admettent & que proposent même tous les jours avec confiance des gens qui se donnent pour les premiers Philosophes de siecle, à l’impuissance absolue où nous nous trouvons de produire autre chose que des erreurs, ou de moins d’assigner les caracteres qui distinguent l’erreur de la vérité. Voilà la carriere dans laquelle sont entrés plusieurs Écrivains distingués de nos