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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/144

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Essais.

n’existe point, uniquement parce qu’elle aurait échappé à nos recherches. Je dis plus ; quand tous les savans, pendant plusieurs siecles, auroient fait d’inutiles efforts sur le même sujet, peut-être y auroit-il encore de la précipitation à affirmer positivement que ce sujet passe la compréhension humaine. Après avoir même examiné toutes les sources de nos connoissances, & les avoir trouvées toutes défectueuses en ce point, il peut rester des soupçons que l’énumération aura été incomplète, ou l’examen peu exact. Cependant, il se présente, dans le cas actuel, quelques considérations à faire, qui paroissent nous disculper du blâme de l’arrogance, & de tout soupçon de méprise.

Il est certain que le paysan le plus ignorant & le plus stupide, que les enfans, & même les bêtes, font leur profit de l’expérience : tous les animaux apprenent à connoître les qualités des objets naturels en observant les effets qui en résultent : un enfant qui aura senti une fois de la douleur en approchant sa main d’une chandelle allu-