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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/165

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Philosophiques.

Cependant, comme il est impossible que la croyance soit jamais produite par cette faculté d’imaginer abandonnée à elle-même ; il est évident qu’elle ne consiste, ni dans la nature spéciale des idées, ni dans leur ordre, mais uniquement dans la maniere dont on les conçoit, & dans le sentiment dont elles nous affectent. Je conviens volontiers de mon insuffisance à bien expliquer ce sentiment, ou cette maniere de concevoir : on peut employer des mots qui disent quelque chose d’approchant ; mais, nous l’avons déjà remarqué, le mot propre c’est Croyance, mot que tout le monde comprend, à cause du rapport qu’il a aux affaires de la vie commune. Et en philosophie, nous ne pouvons pas aller au-delà de cette assertion ; c’est que la croyance est une chose sentie par l’ame, qui discerne les idées dépendantes de jugement, des fictions imaginaires : qui donne aux premières une influence plus efficace, les fait paroître plus importantes, les fortifie dans l’esprit, & les érige en principes ordonnateurs de nos actions. J’entends, par exemple, le son de voix