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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/219

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Philosophiques.

cette circonstance qui lie les causes aux effets. Non seulement nous n’avons point d’idée de cette connexion ; nous ne savons pas même ce que nous désirons de connoître lorsque nous nous efforçons de la concevoir. Nous disons, par exemple, que la vibration d’une telle corde est la cause d’un tel son : qu’entendons-nous par-là ? Une de ces deux choses ; ou que cette vibration est suivie de ce son, & que toutes les vibrations similaires ont toujours été suivies de sons similaires : ou, que cette vibration est suivie de ce son, & qu’à l’apparition de la première ; l’esprit anticipant sur les sens, forme immédiatement l’idée du second. Le rapport qui est entre la cause & l’effet peut être envisagé de ces deux manieres ; mais nous n’en avons point d’autre idées[1].

  1. Selon les explications & les définitions que nous venons de donner, l’idée de pouvoir est une idée relative, aussi bien que celle de cause : elles se rapportent l’une & l’autre à un effet, ou à quelque événement qui les suit constament. Lorsque nous considérons la cirçonstance inconnue d’un objet qui fixe, ou détermine le degré ou la quantité de son effet ; nous la nommons le pouvoir ou la force qui a produit cet effet : en conséquence de quoi tous les philoso-