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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/229

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Philosophiques.

idées de nécessité & de cause dérivent uniquement de cette uniformité observable dans les œuvres de la nature ; d’où résulte l’union constante des objets similaires, & l’habitude où nous sommes d’inférer l’existence des uns de l’existence des autres. C’est donc sur ces deux circonstances que se fonde toute la nécessité que nous attribuons à la matiere ; & sans elles nous n’en aurions pas la moindre notion.

Si je puis donc prouver que personne n’a jamais douté que ces deux circonstances n’aient lieu dans les actes de la volonté, & dans les opérations de l’entendement, il s’ensuivra que les hommes ont toujours été du même sentiment par rapport à la doctrine de la nécessité, & qu’on n’a tant disputé là-dessus que parce qu’on n’a pas pris la peine de s’entendre.

Et d’abord, à l’égard de la conjonction réguliere & constante des évenemens similaires, voici quelques réflexions que je crois satisfaisantes. C’est un fait universellement reconnu, que chez toutes les nations, & dans tous les siecles, les actions humaines ont