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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/258

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Essais.

geons pas une seule circonstance dans le systême orthodoxe & reçu, quant à la volonté; nos idées ne different qu’à l’égard des objets matériels & de leurs causes. Rien donc ne peut être plus innocent que cette doctrine.

Toutes les loix ayant les récompenses & les peines pour base, le principe fondamental qu’on leur suppose, c’est que ces deux motifs ont sur l’esprit une influence régulière & uniforme, qu’ils servent tous deux à produire les bonnes actions & à prévenir les mauvaises. On peut donner à cette influence tel nom qu’on veut ; mais, dès qu’elle est ordinairement jointe aux actions, on doit la regarder comme une cause, &, par conséquent, comme un exemple de la nécessité que nous voudrions établir.

La haine ou le ressentiment ne peuvent avoir pour objets légitimes que des personnes ou des créatures qui pensent, & qui ont le sentiment d’elles-mêmes: & les actions criminelles ou injurieuses ne réveillent cette passion en nous que par le rapport qu’elles ont avec de telles personnes. Toutes les ac-