Aller au contenu

Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
Préface.

amour pour l’ordre, cesse tout-à-coup d’en être le protecteur, change en quelque forte de sentiment & de caractere ? N’est-il pas plus naturel de croire, qu’il viendra un tems où toutes ces choses seront redressées, & où ce qui nous paroît actuellement un désordre, se trouvera lié au plan le plus parfait ?

M. Hume reproche aux hommes qu’ils attribuent à Dieu leurs façons d’agir, & qu’ils se le représentent comme devant toujours tenir la même conduite qu’ils tiendraient à sa place : & il condamne tous ces raisonnemens, en se fondant sur ce qu’il n’y a aucune ressemblance entre Dieu & nous. Mais quoi ! ne sommes-nous donc pas l’ouvrage de Dieu aussi-bien que le reste de l’Univers ? Et si nous devons conclure de l’effet à la cause, n’en résulte-t-il pas nécessairement que les perfections que nous trouvons en nous, doivent être attribuées, mais dans un plus haut degré, à celui de qui nous les tenons ? Il y auroit sans doute de