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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/325

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Philosophiques.

parce que quelques témoignages humains sont de la plus grande force en certains cas, comme, par exemple, lorsqu’il s’agit de la

    Un homme bien au-dessus du commun, M. le Duc de Châtillon, Pair de France, Seigneur du rang le plus éminent, & de sang le plus illustre, atteste une de ces guérisons miraculeuses, opérée sur un de ses domestiques, qui avoit vécu sept ans dans sa maison, avec une infirmité visible & palpable.

    Je conclurai par observer qu’il n’y a point de Clergé plus renommé pour une vie & des mœurs exemplaires que le Clergé Séculier de France, & en particulier les Recteurs ou les Curés de Paris, & ce sont eux qui rendent témoignage à ces impostures.

    L’érudition, le génie, & la probité des Religieux, l’austérité des Religieuses de Port-Royal, sont connues de toute l’Europe ; or, ils attestent tous un miracle arrivé à la niece du fameux Pascal : cet homme, aussi célebre pour la sainteté de sa vie que pour ses rares talens, crut ce miracle, & plusieurs autres dont il n’eut pas occasion d’être si bien informé. Voyez sa vie. Note de l’Aut.

    C’est avec une extrême complaisance que M. Hume est entré dans tous ces détails, laissant à ses lecteurs le soin d’en tirer la conséquence, qu’il croit aussi naturelle que triomphante. Cependant, il s’en faut beaucoup que personne n’ait pu mettre dans son jour le peu de crédibilité des miracles en question. On n’a pas balancé généralement à regarder sans exception ceux qui ont cru recevoir quelque