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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/335

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Philosophiques.

du monde par un déluge, le choix arbitraire d’un peuple favori du ciel, & ce peuple, ce sont les compatriotes de l’auteur : enfin leur délivrance de l’esclavage, opérée par les prodiges les plus étonnans que l’on puisse s’imaginer. Que chacun ici mette la main sur la conscience, & qu’il déclare, après un examen sérieux, s’il pense que la fausseté d’un pareil livre, appuyé d’un pareil témoignage, seroit une chose plus extraordinaire & plus miraculeuse que ne le sont tous les miracles ensemble qu’il renferme, c’est cependant là ce qu’il faudroit pour le faire recevoir, conformément au tarif de probabilité qu’on établit.

Ce que nous venons de dire des miracles, s’applique aux prophéties sans aucun changement. Toutes les prophéties sont en effet de vrais miracles, & ce n’est qu’en cette qualité qu’on peut les admettre pour preuves d’une religion. Si la prédiction des evénemens futurs ne surpassoit toutes les forces de la nature humaine, il seroit absurde de l’employer comme une preuve de mission divine, ou d’autorité céleste. Ainsi, nous