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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/434

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Les quatre.

LE STOÏCIEN.

IL y a, entre la condition de l’homme & celle des animaux, une différence essentielle, & qui se fait généralement remarquer. La nature ayant donné au premier un esprit sublime & céleste, qui le rapproche des intelligences supérieures, ne lui permet pas de le laisser languir dans le repos & dans l’indolence. Attentive à prévenir les besoins des autres créatures, cette tendre mere leur fournit elle-même des vêtemens & des armes : & ce qu’elle ne leur fournit pas immédiatement, l’instinct le leur fait trouver, cet instinct qui ne les trompe jamais, ce fidele guide, qui veille à leur conservation, & à leur bien-être. L’homme seul est jeté, pour ainsi dire, pauvre & nud dans le monde : destitué de tout secours naturel, il doit sa conservation aux soins pénibles de ses parens ; la plus haute perfection à laquelle il puisse arriver, & qu’il n’atteint que fort tard, c’est de pou-