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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/459

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Philosophes.

la nature ; il ne peut jamais atteindre cette grandeur, & cette magnificence qui brillent dans les chefs-d’œuvres de son modèle. Serions-nous donc assez aveugles pour ne voir ni intelligence, ni dessein dans l’étonnante structure de l’univers ? Serions-nous assez insensibles pour ne point être saisis d’un mouvement de respect & de vénération, à la seule idée de cet Être qui joint à la plus sublime intelligence la plus haute sagesse, & la plus grande bonté ?

La béatitude, pour devenir la plus parfaite, doit certainement résulter de la contemplation des choses les plus parfaites ; mais qu’y a-t-il de plus parfait que la beauté & la vertu ? Qu’y a-t-il de plus beau que l’univers ? Et qu’elle vertu est comparable à la bonté & à la justice de l’être suprême ? Si quelque chose est capable de diminuer le plaisir que cause cette vue ; ce doit être, ou notre étroite capacité, qui nous déguise une grande partie de ces perfections, ou la briéveté de notre vie, qui ne nous laisse pas le tems nécessaire pour acquérir des connoissances suffisantes. Mais quelle consolation de