Aller au contenu

Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/465

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
189
Philosophes.

fils, & que toute personne de bon sens observe dans l’état qu’elle a embrassé. Quoi donc ! Que demandez vous de plus ? Prenez-vous les philosophes pour des magiciens, dont l’art occulte puisse vous enseigner des choses qui surpassent les lumières ordinaires ? Ce n’est pas, répliquez-vous, pour être instruit des moyens que je m’adresse aux philosophes, mais pour connoître la fin que je dois me proposer. Apprenez-moi quel desir je dois satisfaire, à quelle passion je dois me livrer, quel goût je dois suivre ? Quant au reste, je me fierai au sens commun, & à ces regles générales que l’on puise dans l’usage du monde.

Vous me faites repentir de m’être affiché pour philosophe, par l’embarras où vous me jetez. Si je fais à vos questions une réponse rigoureuse & sévere ; je risque de passer pour un pédant ridicule. Si je réponds trop librement ; vous me prendrez peut-être pour un apologiste du vice & de la corruption des mœurs. Quoi qu’il en soit, je vais vous dire mon sentiment, en vous priant de n’en tirer aucune conséquence : si vous le regardez