Aller au contenu

Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
Essais.

de la vie commune, ne demandent, pour être comprises, ni une application trop soutenue, ni une réflexion trop profonde. De tels exercices renvoient, pour ainsi dire, l’homme d’étude dans le monde, rempli de sentimens nobles & de sages principes, qu’il réduit en pratique dans chaque occurrence de la vie ; ils embellissent la vertu, mettent de l’agrément dans les sciences, éclairent la société, font goûter mille douceurs dans la retraite.

L’homme est un être raisonnable, la science est sa nourriture & son aliment propre, mais les bornes de son entendement sont si étroites qu’il ne peut espérer que peu de satisfadion, soit de l’étendue, soit de la certitude des connoissances qu’il peut acquérir. L’homme n’est pas moins un société qui l’amuse, ni même soutenir toujours son goût pour la société. L’homme est encore un être actif ; & cette disposition, jointe aux divers besoins de la vie, le contraint à se livrer aux occupations & aux affaires ; mais l’esprit demande du relâchement :