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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/76

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Essais.

nous tracer le vrai systême planétaire, à déterminer la position & l’ordre qu’observent ces corps éloignés, pendant que nous ferions si peu de cas de ceux qui réussissent à marquer les régions de notre entendement, & à décrire des choses qui nous touchent de si près ?

Mais ne pourrions-nous donc pas espérer encore que la philosophie, cultivée avec soin, & encouragée par la faveur de public, pût pousser ses recherches plus loin, & découvrir au moins jusqu’à un certain degré, ces principes & ces ressorts cachés qui animent l’esprit humain, & qui excitent ses opérations ? Les Astronomes se sont contentés long-tems de prouver par les phénomènes, le vrai mouvement, l’ordre & la grandeur des corps célestes ; mais un philosophe s’est élevé de nos jours qui par des preuves supérieures paroît avoir fixé les loix mêmes qui règlent leur révolution, & déterminé les forces qui les dirigent. On a poussé avec le même succès d’autres branches des sciences naturelles ; & pourquoi faudroit-il désespérer de réussir dans les recherches qui