genre humain à ses opinions & à ses principes.
Mais ces raisonnemens sur la nature humaine sont abstraits & difficiles à comprendre. Soit ; cela n’autorise point à présumer que ce sont de faux raisonnemens ; il doit, tout au contraire, paroître impossible que ce qui jusqu’ici a échappé à tant de sages & profonds philosophes puisse être à la portée de commun & facile à saisir. Et quelque peine que puissent coûter ces recherches, n’en sommes-nous pas suffifamment récompensés par leur utilité & par le plaisir qui y est attaché ? Si de cette maniere nous pouvons augmenter le trésor de nos connoissances, & acquérir de nouvelles lumières sur des sujets d’une si grande importance, sur quoi nos plaintes seroient elles fondées ?
Avouons, après tout, que le tour abstrait de ces spéculations n’est pas précisément ce qui les rend recommandables ; c’est plutôt un inconvénient qu’il faut tâcher de surmonter ; & cela ne fera peut-être pas impossible avec de l’industrie, & en écartant les détails superflus. C’est ce que nous avons tâché de faire