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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/107

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De La Religion.

ne croit pas même qu’il puisse en imposer aux enfans[1].

N’est-il pas étrange que l’on soit si positif & si dogmatique sur des matieres où il est si facile & si ordinaire de se tromper ? Moverunt, dit Spartian, & eâ tempestate Judei bellum, quod vetabantur mutilare genitalia[2].

Si jamais il y eut une nation ou un tems où la religion établie sembleroit avoir dû perdre tout son crédit ; on croiroit que cela dût arriver à Rome du tems de Cicéron : on penseroit qu’alors l’incrédulité dût publiquement ériger son trône, & que Cicéron même, & par ses discours & par ses actions, dût s’en montrer le plus zélé partisan ; cependant il étoit bien éloigné de le faire : de quelque liberté qu’usât ce grand-homme dans ses écrits, & dans ses conversations philosophiques ; on le voit prendre un soin extrême que sa conduite ne donne lieu à des reproches de théïsme & de profanation ; il voulut même

  1. Claudii Rutilii Numilitani Iter lib. I. V. 385.
  2. In vitâ Adriani.