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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/11

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cimentoit notre amitié. J’admirai votre génie lors même que je crus que le préjugé vous dominoit : & vous m’avez dit quelquefois que vous excusiez mes erreurs, en faveur de ma franchise, & de ma sincérité.

Mais, pour dire vrai, l’admiration que m’inspire la beauté de votre génie n’est pas le principal motif qui m’engage à vous dédier ce livre ; c’est le cas que je fais de votre caractere, & l’affection personnelle que j’ai pour vous ; c’est cet esprit généreux qui vous suit par-tout ; ce sont ces sentimens nobles d’honneur & d’intégrité qui depuis long-tems m’attachent si fortement à vos intérêts, & qui m’ont fait desirer qu’il existât un monument public de notre amitié, & que ce monument pût passer à la postérité.

J’avouerai encore que j’ai eu l’ambition d’être le premier admirateur public de votre excellente Tragédie de Douglas, une des pièces les plus intéressantes & les plus pathétiques qui aient jamais paru sur le Théâtre. Si je la préférois à la Mérope de Maffei, & à celle de Voltaire, à qui elle ressemble par