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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/160

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Examen.

téméraire, ni de plus sujet à erreur que cette décision. Les événemens ne se reglent pas sur notre façon de penser : notre façon de penser doit se régler sur les événemens : quand des monumens authentiques attestent un fait, défions-nous de nos spéculations : elles ne sont alors que des conjectures, de simples apparences qui pour l’ordinaire nous mettent à cent lieues du vrai : loin de pouvoir contredire les faits, elles ne sont plausibles qu’autant qu’elles s’appuyent des faits. Ce n’est pas aux philosophes à faire l’histoire ; encore moins sont-ils en droit de la façonner à leur gré pour la faire rimer avec leurs systêmes ; mais l’histoire doit être le guide & le flambeau de la philosophie.

La premiere preuve de M. Hume est tirée du progrès naturel de nos connoissances. Cette preuve, pourroit être hypothétiquement bonne. Si l’on suppose des créatures humaines, sorties du limon de la terre, & abandonnées au développement naturel de leurs facultés ; sans doute qu’elles ne se perfectionneront que par degrés : il s’écou-