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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/187

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De l’Histoire naturelle.

d’un verbe qui signifie courir, se mouvoir, par allusion au mouvement des astres[1].

Les météores eurent aussi leurs adorateurs, principalement parmi les nations barbares : les Persans adoroient la terre, le feu, l’eau & les vents[2] ; les Péruviens le tonnerre & la foudre : parmi les Romains même il est parlé d’un Jupiter Fulgur, qui paroît avoir été une divinité particuliere : ce qu’il y a de certain, c’est que la foudre passoit chez eux pour une portion détachée de la planete de Jupiter, qui retenoit encore sa nature divine, & qui prévoyoit l’avenir : sur cela étoit fondée la science fulgurale des vieux Étruriens. Je ne parle point ici du culte du ciel & de l’Éther qui est postérieur à celui des astres, & qui me paroît être déjà un ravissement d’idolâtrie.

Mais c’est assez nous arrêter à cette matiere je passe à l’origine du théïsme, les

  1. Ἅτε οὖν ἀυτὰ ὁρῶντες πάντα αὲν ἰόντα δεόμῳ, ϰαὶ θέοντα, ἀπὸ τάυτες τῆς φύσεως σῆς τοῦ θεῖν, θεοὺς ἀυτοὺς ἐντονομάσας. Ibid.
  2. Herodot. in Clio.