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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/194

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Examen.

rallele de l’idolâtrie & du théïsme. M. Hume vante fort l’esprit tolérant des idolâtres, il en fait avec l’intolérance des théïstes une comparaison qui tourne toute à l’avantage des premiers. Mais en examinant la chose de plus près, il se trouvera que pour la plupart les idolâtres n’ont été tolérant qu’envers les idolâtres, & cela étoit fort naturel. Les divinités des différentes nations étoient ou les mêmes sous différens noms, ou du moins de la même extraction ; de sorte qu’il étoit aisé de les concilier : quelques douzaines de dieux de plus ou de moins, ne faisoient pas un objet : l’olympe étoit assez spacieux pour les contenir, & quoi qu’en pense Lucien[1], il n’étoit pas à craindre qu’ils fissent renchérir le nectar & l’ambroisie. Mais M. Hume nous persuadera-t-il que l’idolâtrie ait toujours usé d’une égale douceur envers le théïsme ? L’histoire de l’église judaïque, celle de l’église chrétienne sous les empereurs, celle du Japon

  1. Concilium deorum.