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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/50

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Histoire naturelle.

qui se disoit alors de plus raisonnable touchant l’origine de l’univers, ne dit pas un mot de la divinité, & ne fait pas même mention d’un auteur intelligent ; cependant ceux qui ont lu cet historien, sont obligés de reconnoître qu’il étoit plutôt enclin à la superstition qu’au libertinage. Dans un autre endroit[1], en parlant de la nation Indienne connue sous le nom d’Ichthyophagues, il prétend que vu la grande difficulté de trouver l’origine de ces peuples on est réduit à les ranger parmi les Aborigènes, c’est-à-dire, à croire qu’ils n’ont point de commencement, & que leur race existe de toute éternité, comme, dit-il, d’habiles physiciens l’ont fort bien observé en traitant de l’origine de la nature. «Il se pourroit pourtant, ajoute-t-il, que dans ces sortes de sujets, qui surpassent si fort la capacité humaine, ceux, qui raisonnent le plus, y vissent le moins clair : des raisonnemens spécieux ne conduisent souvent qu’à l’apparence du vrai, tandis que la vérité même échappe.»

  1. Lib. I.