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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/62

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Histoire naturelle.

autres hommes, en puissance, en courage, ou en intelligence. De-là est venu le culte qu’on rendoit aux héros, avec tout ce barbare amas de traditions qui l’accompagne.

Enfin les intelligences spirituelles & invisibles étant des objets trop relevés pour la portée du vulgaire, il étoit naturel qu’on en attachât l’idée à des images sensibles. Dans les siecles grossiers on adoroit toutes les parties de l’univers qui ont le plus d’éclat ; dans les siecles polis on représenta les dieux par des statues & par des peintures.

Presque tous les idolâtres, de tous les tems & de toutes les nations, s’accordent dans ces principes généraux ; il n’y a pas même beaucoup de différence entre les caracteres & les fonctions qu’ils attribuent à leurs divinités[1]. Les voyageurs & les conquérans grecs & romains trouvoient leurs dieux partout : quelques étranges que fussent les noms que ces dieux portoient ; ils disoient d’abord : ceci est Mercure, ceci est Venus, voici

  1. Voyez ce que dit César de la religion des Gaulois De Bello Gallico, lib. 6.