le polythéïsme : quoique les autres religions sévissent contre lui, & le noircissent aux yeux de leurs sectateurs, elles ont de la peine à l’effaroucher ; on le voit toujours prêt à tendre la main & à composer à l’amiable. Auguste, il est vrai, donna de grandes louanges à la retenue de Cajus César, son petit fils, de ce que, passant près de Jérusalem, il ne voulut pas sacrifier suivant la loi Judaïque ; mais pourquoi applaudit-il si fort à cette conduite ? Ce n’est que parce que la religion Juive passoit, chez les payens, pour une religion ignoble & barbare[1].
Je hasarderai de dire que le bien public ne souffre pas d’avantage de la plupart des excès où conduit l’idolâtrie, qu’il ne souffre de cette corruption du théïsme, portée à de certains excès[2]. Les Carthaginois, les Mexicains, & d’autres nations barbares[3], qui ont of-