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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/89

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De La Religion.

pénitence, l’humilité, l’obéissance passive, & les autres vertus monacales, comme les seules vertus qui puissent plaire à l’être suprême. C’est tout le contraire, lorsque les dieux que nous adorons ne nous sont supérieurs que de quelques degrés, que plusieurs même d’entr’eux ne sont que des parvenus : alors nous nous en approchons avec plus d’assurance ; quelquefois nous pouvons, sans impiété, devenir leurs émules : de-là naissent l’activité, l’esprit, le courage, la grandeur d’ame, en un mot toutes les vertus qui agrandissent les nations.

Les héros demi-dieux du paganisme répondent aux saints de l’église romaine : Dominique, François, Antoine & Benoît ont pris la place d’Hercule, de Thésée, de Romulus : les uns ont mérité les honneurs célestes en écrasant les monstres & les tyrans ; les autres y sont parvenus à force de se donner des coups de fouet, par des jeûnes, par des actes de poltronnerie, par l’aveugle soumission, & par l’esclavage le plus rampant.

Lorsque le pieux Alexandre entreprit ses expéditions guerrieres, un de ses plus grands