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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/94

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Histoire naturelle.

pourvu qu’elle ait une certaine constance & un certain degré d’uniformité.

Mais souvent les apparences trompent : il arrivera que la philosophie remarque qu’elle est mal appareillée : que fait-elle ? au-lieu de redresser les principes du systême par ses propres principes ; elle se laisse séduire à servir les vues de la superstition : nombre d’inconséquences se présentent à concilier : elles sont inévitables, & l’on peut dire avec assurance que toutes les théologies populaires, mais sur-tout la théologie scholastique, ont une espece d’appétit pour les choses absurdes & contradictoires : si elles n’alloient pas au-delà de la raison & du bon sens, leurs doctrines paroîtroient trop simples & trop familieres ; il faut étonner les hommes, affecter le mystere, se couvrir de ténebres ; il faut fournir aux dévots l’occasion tant desirée de subjuguer leur entendement rebelle, & de se faire un mérite, en croyant des sophismes qu’ils ne sont pas même en état de comprendre.

Tout ce que nous venons d’avancer est