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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 5, 1788.djvu/182

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Essais

espece : un voyageur est toujours reçu dans le monde & on lui fait des avances & des politesses à proportion que sa suite & son train annoncent en lui une fortune plus ou moins considérable. En un mot les richesses contribuent beaucoup à régler les égards parmi les hommes tant pour ceux qui sont au-dessus de nous que pour ceux qui nous sont inférieurs, tant pour nos connoissances que pour les étrangers. Que reste-t-il donc à conclure sinon que comme nous ne souhaitons posséder des richesses que pour satisfaire nos desirs présens ou à venir, elles s’attirent l’estime des autres uniquement parce qu’elles ont cet effet, & cela est de leur nature & de leur essence, par le rapport qu’elles ont avec l’aisance, les commodités & les plaisirs de la vie ; sans cela une lettre de change sur un banquier qui auroit fait banqueroute, une grande quantité d’or dans une île déserte nous seroient également précieuses. Lorsque nous allons chez un homme qui est, comme on dit, à son aise, les idées agréables d’abondance, de contentement, de propreté, de commodité, &c. se