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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/28

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CERTAINS

tubuleux des peaux, perdant, au point de vue plastique, toute tenue, toute ligne, devenant dans la vie, à quelque classe de la société qu’elle appartienne, une charcutière, une bouchère, une créature, en un mot, dont la vulgarité de la taille et l’épaisseur des traits suggèrent la continence et décident l’horreur !

Ici, c’est une rousse, boulotte et farcie, courbant l’échiné, faisant poindre l’os du sacrum sur les rondeurs tendues des fesses ; elle se rompt, à vouloir ramener le bras derrière l’épaule afin de presser l’éponge qui dégouline sur le rachis et clapote le long des reins ; là, c’est une blonde, ramassée, trapue et debout, nous tournant également le dos ; celle-là a terminé ses travaux d’entretien et, s’appuyant les mains sur la croupe, elle s’étire dans un mouvement plutôt masculin d’homme qui se chauffe devant une cheminée, en relevant les pans de sa jaquette ; là encore, c’est une dondon accroupie ; elle penche tout d’un côté, se soulève sur une jambe, passe en-dessous le bras, s’atteint dans le cuveau de zinc ; une dernière enfin, vue, cette fois, de face, s’essuie le haut du ventre.

Telles sont, brièvement citées, les impitoyables