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Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/251

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— Il vit d’une existence moins austère et plus contemplative que celle du moine, il peut voyager, s’il le veut, et, quoiqu’il ne soit pas lié par des serments, il participe aux biens spirituels de l’ordre.

Autrefois, la règle admettait ce qu’elle appelait des « familiers ».

C’étaient des oblats qui recevaient la tonsure, portaient un costume distinct et prononçaient les trois grands vœux ; ils menaient en somme une vie mitigée, mi-laïque, mi-moine. Ce régime, qui subsiste encore chez les purs Bénédictins, a disparu des Trappes depuis l’année 1293, époque à laquelle le Chapitre général le supprima.

Il ne reste plus aujourd’hui dans les abbayes Cisterciennes que les pères, les frères lais ou convers, les oblats quand il y en a, et les paysans employés aux travaux des champs.

— Les convers, ce sont ceux qui ont la tête complètement rasée et qui sont vêtus, ainsi que le moine qui m’a ouvert la porte, d’une robe brune ?

— Oui, ils ne chantent pas aux offices, et se livrent seulement à des besognes manuelles.

— À propos, le règlement des retraites que j’ai lu dans ma chambre ne me semble pas clair. Autant que je puis me le rappeler, il double certains offices, met des Matines à quatre heures de l’après-midi, des Vêpres à deux heures ; en tout cas, son horaire n’est pas le même que celui des trappistes ; comment dois-je m’y prendre pour les concilier ?

— Vous n’avez pas à tenir compte des exercices détaillés sur votre pancarte ; le père Étienne a dû vous le dire,