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Page:Huysmans - La Bièvre et Saint-Séverin.djvu/145

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LE QUARTIER SAINT-SÉVERIN

devanture écarlate et ses besicles de bois pour enseigne, n’est plus qu’un décor dont les figurants sont de simples poivrots à l’affût du bienfaisant étranger qui leur distribuera du tabac et leur paiera un verre de vin, de vulnéraire, comme ils disent. La salle meublée de tables, de bancs et de tonnes, a des murs décorés de peintures saoules : une femme sans chemise posée sur un dos de poisson et à laquelle on tend une cuvette, puis Cassagnac qui la contemple, Gambetta dont l’œil foudroie avec des jets de lanterne, Plon-Plon les chausses défaites, Louise Michel, tout un ambigu de célébrités un peu rances. Un poète s’efforce d’expliquer en un baragouin de ruisseau les beautés de ces fresques et un musicien les braille, en grattant le bedon d’une guitare, — ce, après quoi, l’un et l’autre qué-