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Page:Huysmans - La Bièvre et Saint-Séverin.djvu/158

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LE QUARTIER SAINT-SÉVERIN

fade à faire vomir, une odeur qui est une sorte de mélange de panade, d’eau de javelle et d’ipéca s’évade de ces corps serrés sous leurs guenilles dans des collants de crasse.

Au bout de ce hall, devant la fenêtre, s’étend un long comptoir où trône le tenancier Pierre Trolliet, un géant habillé d’un tricot de laine, coiffé d’une calotte plantée de travers sur des cheveux qui frisent ; il mâche un cigare d’un sou, crache sec, hérisse une dure moustache sur une bouche piquée de bleu par des points de poudre. Il y a en lui d’un municipal formidable et d’un titanique chiourme. Derrière le comptoir s’alignent, à portée de sa main, deux nerfs de bœuf de calibre différent et dont il use suivant la gravité des cas, — et, depuis l’af-