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Page:Huysmans - La Bièvre et Saint-Séverin.djvu/220

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LE QUARTIER SAINT-SÉVERIN

de ces gens mériterait la pitié, si, à toute heure du jour et de la nuit, les mastroquets et les bars n’étaient pleins. La vérité est que tout l’argent mendié ou volé se dépense là. La clientèle de ces rues, les larrons et les mendiants, les voleuses et les filles n’ont qu’un idéal, paresser et boire ; travailler, c’est la dernière des hontes, la chose à ne pas faire, dans ce monde-là. Il suffit pour s’en convaincre d’entendre chez Trolliet le ton goguenard d’une Mémêche vous répondant, lorsqu’on lui demande pourquoi un tel n’est pas là : « Il a trouvé de l’ouvrage », désignant, par la blague de cet euphémisme, le travail obligé d’une prison.

Les justiciards qui pérorent sur la criminalité rêvent de raser ces tanières ; à quoi cela servirait-il ? Les bandits et