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Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/182

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si candides, que ces jeunes moines aux profils de jeunes filles, prenant en pitié la détresse de leur sœur encore écrouée dans sa prison charnelle, s’approchent et la réconfortent et lui promettent de supplier le Seigneur d’abréger ses jours.

Et d’aucuns, en effet — elle le raconta à son confesseur — d’aucuns lui disaient, pour l’encourager à supporter son mal avec patience :

— Considérez notre situation, que nous reste-t-il maintenant de tous les tourments que nous souffrîmes sur la terre, pour l’amour du Christ ? voyez les joies infinies qui ont succédé à de périssables tortures !

Et Lydwine, arrachée de l’extase, se retrouvant dans sa pauvre chaumine, sur sa couche de paille, pleurait du bonheur d’avoir été si bien reçue par les saints du Paradis mais, si résignée qu’elle fût, elle ne pouvait s’empêcher non plus de pleurer du regret d’être ainsi séparée de l’Agneau et éloignée de ces amis, par ces séries d’années qu’il lui fallait encore vivre.