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Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/232

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nous savons seulement que Nicolas s’acquitta de la commission et restitua, à son retour, la bourse vide à Lydwine qui la renversa sur son lit et en tira huit livres, monnaie du pays ; or, cette somme était juste celle qu’elle y avait serrée, pour solder les dettes.

Elle recommanda à son parent de ne pas ébruiter ce miracle et décida que cette bourse s’appellerait la bourse de Jésus ; et la sainte subvint dorénavant avec l’argent qu’elle contenait et qui ne s’épuisa plus aux besoins de ses pauvres ; le jour même de sa mort, cette bourse était encore à moitié pleine.

Mais si Dieu lui fit sentir, à cette occasion, qu’il était content d’elle et la débarrassa pour l’avenir du souci de chercher les subsides nécessaires pour alimenter les indigents, il se fâcha et la punit, en la privant de ses extases habituelles, lorsque, perdant toute mesure, après le trépas de son frère elle tomba dans un état de prostration, et ne cessa de pleurer.

Il estima que ces excès de tristesse refoulaient en elle les appas divins et l’alourdissaient et l’empêchaient de gravir sur le sommet de la voie mystique les derniers sentiers qui Le séparaient d’elle.

Tous les historiens de Lydwine nous narrent à ce sujet, ce curieux épisode :

Longtemps avant la disparition de Wilhelm, Gérard, un jeune homme du diocèse de Cologne qui ardait du désir de vivre de l’existence des anciens ermites, la visita pour connaître d’une façon sûre si cette hantise, qu’il ne parvenait pas à dominer, n’était point une folie de son imagination ou une tentation