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Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/319

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plaies de ses mains sont des bourses toujours vides et il les tend pour que chacun les emplisse avec la menue monnaie de ses souffrances et de ses pleurs.

Il n’y a donc qu’à Lui donner. La consolation, la paix de l’âme, le moyen de s’utiliser et de transmuter à la longue ses tourments en joie, ne peuvent s’obtenir qu’à ce prix. Le récepte de cette divine alchimie qu’est la Douleur, c’est l’abnégation et le sacrifice. Après la période d’incubation nécessaire, le grand œuvre s’accomplit ; il sort du brasier, de l’athanor de l’âme, l’or, c’est-à-dire l’Amour qui consume les abattements et les larmes ; la vraie pierre philosophale est celle-là.

Pour en revenir maintenant à Lydwine, il nous faut narrer, en quelques lignes, le sort qui fut réservé à ses reliques.

Ainsi qu’il fut dit, plus haut, les recteurs de l’église de saint Jean-Baptiste de Schiedam édifièrent, en 1434, une petite chapelle sur sa tombe et Molanus ajoute ce détail que cette chapelle fut parée de tableaux dépeignant divers épisodes de sa vie.

Les reliques y furent vénérées, jusqu’au moment où les Protestants devinrent les maîtres de cette Hollande qu’ils n’ont plus quittée. Ils s’emparèrent à Schiedam de la dépouille de Lydwine et les catholiques durent la racheter.

En 1615 le corps fut exhumé sur les ordres du Prince Albert, archiduc d’Autriche et souverain des Pays-Bas et de sa femme Isabelle-Claire-Eugénie,